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Le miel du Jura

 

Le miel du Jura, une denrée recherchée


A vendre miel du Jura. En parcourant la campagne jurassienne, il est fréquent d'y rencontrer ce genre d'inscription aux abords d'une ferme, d'ordinaire entourée de vergers. La provenance de ce produit étant précisée, peut-on alors parler du miel comme d'une denrée spécifiquement jurassienne? A vrai dire, il n'existe dans le Jura, aucune espèce d'abeilles particulières plus productive qu'ailleurs, tout comme, les méthodes d'élevage et d'extraction du miel ne diffèrent pas des pratiques en usage dans d'autres régions. De plus, l'apiculture est une activité marginale qui n'assurent de revenus substantiels à personne, et qui, le plus souvent, demeurent l'apanage des agriculteurs. D'ailleurs, sur les rayons des épiceries jurassiennes, le miel qui y figure est, la plupart du temps, un produit d'importation.

En revanche, la douceur du climat, les nombreuses journées d'ensoleillement dont bénéficient nos vallées, ainsi que l'immense variété et l'abondance de fleurs parfumant nos prairies, font du Jura un lieu privilégié pour l'élevage des abeilles et pour la production, quoique en quantité limitée, d'un miel des plus délicieux.

A cela vient s'ajouter le soin particulier apporté à la surveillance de la ruche et à la récolte de son précieux produit par les apiculteurs jurassiens, ces hommes toujours attentifs aux moindres soubresauts de la nature. Suivons ces artisans dans leur tâche méticuleuse.


Quand récolter le miel ?


La fabrication du miel est un secret jalousement gardé par ces merveilleux et industrieux insectes que sont les abeilles. Il est remarquable que l'on ne soit jamais parvenu à fabriquer ce produit par des procédés de synthèse, pas plus que l'on ait réussi à accroître artificiellement la production de miel. Quiconque veut s'assurer cette production en quantité suffisamment abondante pour lui garantir un moyen de subsistance, doit posséder un nombre élevé de ruches et permettre à leurs locataires de disposer d'un environnement végétal propice.

Sous nos latitudes, on récolte généralement le miel à l'époque de la fenaison qui, habituellement, à lieu vers la mi-juin. La grande miellée, c'est-à-dire l'époque ou les abeilles entreposent le plus de nectar et emmagasinent le miel dans les cellules, se situant vers la fin du mois de mai. Certains apiculteurs préfèrent retirer le miel des ruches dès que les premières feuilles du tilleul commencent à s'ouvrir, au bout de quelques temps après la période des foins.

C'est lorsque le miel a été operculé, autrement dit lorsque les rayons ont été recouverts par les abeilles d'une substance appelée opercule qu'il faut considérer le miel comme étant mûr.


Comment recueillir le miel ?


La récolte du miel par les apiculteurs se déroule en deux phases. La première consiste à retirer les rayons de la ruche. Cette opération est extrêmement délicate, en raison du risque accrue de piqûres. En effet, le miel constitue la nourriture des abeilles stockée pour leur besoin journalier en été mais surtout à la mauvaise saison. On comprendra que celles-ci mènent une résistance acharnée contre ce "pillage" mené par les apiculteurs. Ceux-ci doivent alors se prémunir contre les attaques de ces insectes en se recouvrant d'une combinaison spéciale et d'un voile. Afin de calmer l'agressivité des abeilles, un procédé fort répandu consiste à enfumer la ruche. Et bien sûr, il faut veiller à remplacer le miel prélevé des ruches par une nourriture de substitution à base de sucre, appelé sirop d'abeille.


L'extraction du miel


Dans la seconde phase de la récolte, l'apiculteur va extraire le miel des rayons. Il procède à cette opération dans un laboratoire sec et aéré dont l'exigence première est d'être absolument hors d'atteinte des abeilles. En effet quelques uns de ces insectes pénètrent dans le local d'extraction, et, grâce à un remarquable système de signaux élaboré, il désignera, à toute la colonie, l'endroit exact où se trouve leur bien précieux. On imagine donc les conséquences désagréables pour le travail de l'apiculteur.

La première tâche de l'apiculteur consistera à désoperculer les rayons, c'est à dire à ôter, à l'aide d'un couteau chauffé, la couche superficielle qui recouvre les rayons. Le miel est contenu dans des cellules dont les réseaux forment le rayon. Ceux-ci sont entourés de structures en bois appelées cadres. Ce sont les abeilles qui construisent les rayons, mais, le plus souvent ceux-ci, sont fabriqués artificiellement par quelques entreprises spécialisées à l'aide de la fameuse cire d'abeilles. On appelle communément ces rayons artificiels les feuilles gauffrées. Les fabricants de rayons doivent alors respecter scrupuleusement la disposition des cellules et leurs dimensions. Souvent ce travail est réalisé par des apiculteurs et leur mise en vente leur assure, ainsi, un revenu supplémentaire.

Pour extraire le miel des cellules, on a recourt à un phénomène physique bien connu appelé force centrifuge. Les rayons sont alors disposés dans une grande cuve cylindrique animée d'un mouvement circulaire. Cet instrument s'appelle l'extracteur à miel. Après quoi, le miel est recueilli dans un récipient situé à l'extérieur de la cuve.


Le miel et ses vertus


Malgré le grand nombre de petits apiculteurs exerçant leurs activités dans nos vallées, le miel du terroir reste une denrée rare. On le vend généralement une vingtaine de francs suisses le kilogramme. Produit extrêmement riche en substance nutritive et stimulante pour le système immunitaire humain, le miel prévient les refroidissements de l'organisme et ses conséquences. Ainsi, une consommation quotidienne de miel en hiver peut nous éviter les désagréments engendrés par une mauvaise grippe.

 
Sources bibliographiques: La conduite du rucher, par E. Bertrand, EDTIONS PAYOT,1960